Tchétchénie : une province-état en clair / obscur
En 2007, je me suis rendu pour la première fois en Tchétchénie à la veille de la prise de pouvoir officielle de Ramzan Kadyrov afin de rendre compte sous forme de reportage, publié dans le magazine du Monde, de la situation de cette province du Caucase Russe.
Douze ans plus tard, j’y suis retourné avec l’intention de documenter les transformations qu’a subi le pays.
Aujourd’hui, les stigmates des deux guerres ont complètement disparus : bâtiments flambant neufs, vitrines modernes et colorées, routes asphaltées tentent de faire oublier les centaines de milliers de morts.
Mais la façade se lézarde, et peine à masquer un envers du décor beaucoup moins flamboyant : les Tchétchènes vivent dans la peur, plus encore qu’en 2007, du pouvoir mis en place par Ramzan Kadyrov. Son contrôle s’est déployé dans toutes les strates de la société tchétchène au point qu’il ne lui est même plus nécessaire de recourir systématiquement à des exactions contre quiconque oserait mener des actions hors des volontés du régime totalitaire.
On the eve of Ramzan Kadyrov’s investiture as President in 2007, I travelled to Chechnya for the first time, dispatched by Le Monde magazine to investigate this state in the Russian Caucusus
I returned twelve years later with the intention of documenting the impact the changes that the country had undergone.
The wounds of two wars are no longer visible: brand new architecture, bright and colourful window displays and tarmaced roads attempt to gloss over the hundreds of thousands who lost their lives.
But the sugar coating is cracking and the façade is falling, no longer able to hide the fact the Chechen people are living in fear of their authoritarian leader Ramzan Kadyrov. His reach is tangible in all spheres of Chechen society, a culture of fear so palpable that no one would dare to contradict his totalitarian regime.